26 novembre 2011 Rencontre à Paris avec Monsieur Lobsang Sangay, Premier Ministre du Tibet.
Elu par la seule diaspora, le nouveau Premier ministre n'oublie pas le Tibet.
Il s'explique sur sa relation avec le Dalaï Lama et évoque la succession de celui-ci.
Je suis né pour être un leader national !" Lobsang Sangay, le Premier ministre tibétain élu à ce poste le 20 mars dernier, rit.
Officiellement, l'homme est né un 10 mars, date du soulèvement populaire de 1959 à Lhassa, en faveur de l'indépendance du Tibet. Mais, en fait, il ignore le jour réel de sa naissance en 1968. Parmi ses camarades d'école, à l'époque, "25 % étaient nés le 10 mars, date du soulèvement, 25 % le 15 août, date de l'indépendance de l'Inde, 25 % le 6 juillet, date de la naissance du Dalaï Lama. Les 25 % restant savaient quand ils étaient vraiment venus au monde !" Au-delà de la boutade, l'homme qui a hérité du pouvoir politique du Dalaï Lama, à l'issue d'élections organisées au sein de la communauté tibétaine en exil, est bien devenu un leader national, le Kalon Tripa.
En tournée en Europe, Lobsang Sangay, qui travaillait à la faculté de droit de Harvard aux Etats-Unis avant de s'engager en politique et de déménager pour Dharamsala en Inde, nous a accordé un entretien.
Source journal La libre Belgique
Quelle était votre motivation à devenir Premier ministre ?
Servir le Tibet et les Tibétains, perpétuer l'héritage de nos aînés, réaliser la vision de Sa Sainteté le Dalaï Lama d'une société séculière et démocratique, et, bien sûr, représenter les Tibétains vivant hors et à l'intérieur du Tibet.
Cela signifie-t-il que vous vous sentez le Premier ministre, au-delà des 150000 personnes vivant en exil, des 6 millions de Tibétains ?
Je reflète et représente les voix et les aspirations de tous les Tibétains.
Quelles sont vos principales priorités ?
La liberté au Tibet figure en tête de mes priorités. Sur le plan interne, c'est l'éducation. Je veux voir la jeune génération avoir accès autant que moi, et même plus, à l'éducation, monastique ou laïque. Si vous avez une bonne éducation, vous pouvez prendre soin de vous-même, de votre famille, de la communauté, mais vous pouvez aussi devenir un dirigeant efficace du combat tibétain.
Quel regard portez-vous sur les immolations de nonnes et moines tibétains auxquelles on assiste depuis plusieurs mois dans la province chinoise du Sichuan ?
C'est vraiment très triste. Nous avons assisté à douze cas de suicide par le feu, six personnes sont mortes. Les images que nous avons sont atroces et douloureuses. Nous n'encourageons aucune protestation au Tibet, en ce compris les immolations, parce que nous connaissons les conséquences : manifester signifie être arrêté, parfois être torturé, parfois disparaître. En tant que bouddhiste, nous pensons que la vie est précieuse, nous attendons des Tibétains qu'ils vivent leur vie et contribuent à la communauté et au combat plus efficacement sur le long terme. Sa Sainteté le Dalaï Lama a clairement pris position contre toute action drastique. Il les a toujours découragées, comme il l'a fait en 2008 quand il y eut des grèves de la faim. Il est préférable de vivre et de devenir un leader sur le long terme. Mon voyage aux Etats-Unis et en Europe a pour but d'exhorter les gouvernements à exprimer leurs préoccupations, afin de donner espoir aux Tibétains. Car une raison des immolations est le désespoir qui les pousse à entreprendre des actions désespérées.
La force du mouvement tibétain est en grande partie due au charisme du Dalaï Lama. Ne craignez-vous pas que sa retraite politique n'affaiblisse vos revendications ?
Le charisme et le leadership de Sa Sainteté sont immensément appréciés par les Tibétains. Mon rôle n'est pas de le remplacer et je n'ai pas l'intention d'endosser son costume - il est bien trop grand ! Mon rôle est de mettre en ouvre sa vision d'une société démocratique et séculière. Que les Tibétains se tiennent debout et mènent leur combat eux-mêmes sans dépendre de lui. Voilà quelles sont ses attentes. J'en suis aujourd'hui (lundi, NdlR) à mon 107e jour de fonction, ce n'est que le début. Nous sommes censés gagner graduellement en maturité pour consolider le mouvement et le laisser évoluer de lui-même dans l'intérêt des Tibétains sur le long terme.
Comment coopérez-vous avec le Dalaï Lama ? Le rencontrez-vous régulièrement pour lui faire rapport ?
Comme la Reine d'Angleterre reçoit le Premier ministre à déjeuner toutes les semaines ? (Rires) Constitutionnellement et institutionnellement, nos autorités spirituelles et politiques sont séparées. Sa Sainteté est notre leader spirituel le plus vénéré. Politiquement, il n'a, selon notre charte, pas d'autorité. Je le vois régulièrement. Mais est-ce que je le consulte régulièrement ? D'un côté, je suis très tenté de lui demander ce qu'il pense. D'un autre côté, il attend de nous que nous nous débrouillions seuls et que nous gérions l'administration nous-mêmes. Sinon, rien n'aurait changé ! Sous le précédent Kalon Tripa, tout devait être approuvé par lui. Il ne cesse aujourd'hui de nous répéter que nous devons tout faire par nous-mêmes. Mais dans les matières importantes, je recherche quand même son avis et lui me donne ce qu'il tient à appeler ses "suggestions".
Quelles sont ces matières importantes ?
Il peut s'agir des matières importantes du jour ou des matières importantes du mois. Quand je pense me trouver face à un gros dilemme. "Important" est un terme relatif. De toute façon, il est arrivé, même sous mon prédécesseur, que Sa
Sainteté donne des avis et que le Kalon Tripa fasse autrement. Jusqu'ici, nous n'avons pas encore eu de divergences de vue.
Si les négociations avec les autorités chinoises restent dans l'impasse, pourriez-vous abandonner la politique de la "voie médiane" (permettant aux Tibétains d'accéder à une réelle autonomie dans le cadre de la République populaire de Chine) pour une autre ?
J'ai remporté mon élection sur la base de cette approche et je tiens à tenir mes promesses.
Vous seriez bien le premier politicien à tenir ses promesses !
Jusqu'ici oui et j'en ai encore l'intention ! (Rires) Cela s'inscrit dans un contexte tibétain. Je vous donne un exemple. Lors de la campagne électorale, nous avons eu un jour un débat à Dharamsala, Tenzin Namgyal Tethong et moi, puis nous avons dû aller à Delhi pour un autre débat. Nous avons partagé un taxi pendant douze heures et puis nous n'avons trouvé qu'une chambre d'hôtel pour nous deux. Nous avons pris le petit-déjeuner ensemble, nous avons tenu notre débat, puis nous avons déjeuné ensemble. Avec Tashi Wangdi, le troisième candidat en lice, nous avons échangé des conseils de campagne. L'élection était disputée, mais nous avons partagé des choses. C'est ce qui explique peut-être aussi que nous ayons une autre sorte de leadership, qui tienne ses promesses. Il y a un élément de moralité dans notre communauté.
Comment voyez-vous vos relations à venir avec Pékin. Le changement de leadership pourrait-il les changer dans un sens ou dans un autre ?
Nous espérons En 16 ans de faculté de droit à Harvard, j'ai rencontré des centaines d'étudiants chinois, organisé des conférences auxquelles j'ai invité des universitaires de Chine. Ce qui démontre mon engagement en faveur du dialogue. Nous avons investi dans la démocratie et la non-violence ces 50 dernières années en exil et nous espérons toujours qu'il y aura à Pékin un leader modéré, raisonnable et libéral, non seulement dans l'intérêt du Tibet, mais dans celui du monde entier ! On a connu des dirigeants comme cela précédemment, comme Hu Yaobang, Zhao Ziyang Mais nous avons 60 ans d'expérience et nos espoirs ont été douchés encore et encore Il nous en reste un peu de pessimisme, ou de réalisme.
On entend beaucoup de choses sur la succession du Dalaï Lama à sa mort. Y a-t-il du neuf ?
Sa Sainteté le Dalaï Lama a organisé une réunion avec les leaders religieux à Dharamsala et publié un document sur le sujet. Il a mis sur la table l'idée de la réincarnation et celle de l'émanation, ce qui signifie qu'il pourrait désigner son successeur avant de mourir. Pour nous, ce n'est pas anormal, nous avons beaucoup de lamas qui ont été désignés de la sorte. Mais il a dit qu'il déciderait quand il aurait 90 ans ! Je me suis dit qu'il devait en avoir marre qu'on lui pose la question de son successeur ! Je pense qu'il veut d'abord donner du temps et de l'espace à l'incarnation politique, qui me revient non pas à moi en tant qu'individu mais à la fonction que j'assume aujourd'hui. Il veut voir cela mûrir. Les Chinois pensent que, quand Sa Sainteté disparaîtra, le mouvement tibétain terminera en eau de boudin. Lui pense que non : il ne laissera pas la place à une personne mais à deux ! Je vais travailler dur ces cinq prochaines années pour que la communauté tibétaine dans son ensemble mûrisse et que sa position se consolide.
Drapeau tibétain sur la mairie du X1 ième arrondissement de Paris
Bel engagement du Vélo club de Vitrolles pour le Tibet le dimanche 25 septembre 2011 au Ventoux.
Une vingtaine de cyclistes du Vélo club de Vitrolles se sont mobilisés pour la journée organisée par l'association "Tibet Languedoc" en faveur du peuple tibétain au mont Ventoux ce dimanche.
Compte rendu de ce week end dédié au Tibet sur le Blog de JL Escargel.
Au Cannet des Maures les 23, 24 et 25 septembre 2011.
Remise du drapeau tibétain et parrainage de la commune de Gyatsa par la mairie du Cannet des Maures.
Trois belles journées de "Rencontres des Peuples indigènes" organisées par l'association "Ethno Savannah se sont déroulées les 23, 24 et 25 septembre 2011.
Le samedi 24 aura été un temps fort pour le Tibet puisque le Maire du Cannet, Monsieur Jean-Luc Longour a reçu officiellement Monsieur Tséring Dhondup, du Bureau du Tibet. Au cours d'un très beau discours, il a renouvelé son soutien à la cause tibétaine et le drapeau du Tibet flottera dorénavant de façon permanente sur la médiathèque de la ville. Par ailleurs, la ville s'est engagée à parrainer la ville de Gyatsa au Tibet. La plaque de la ville sera inaugurée officiellement d'ici un mois.
Un bel engagement et un exemple à suivre pour les villes de France ...
Vendredi 23 septembre 2011
Le vendredi 23 septembre 2011, Monsieur Tséring Dhondhup, représentant en France de sa Sainteté le Dalaï-Lama et du Gouvernement tibétain en exil a été reçu à la mairie de Vitrolles par Madame Marie-Thérèse Thibault Adjointe au Maire.
Rappelons que la mairie de Vitrolles fait flotter sur son fronton de façon permanente le drapeau tibétain depuis le 24 avril 2004.
Un bel engagement pour cette commune et un grand lien d'amitié avec le peuple du Tibet.
Samedi 10 septembre 2011
Forum des associations Vitrolles
Journée très enrichissante et beaucoup de contacts pour cette édition du Forum des Associations qui s'est déroulée à Vitrolles le samedi 10 septembre.
18 juin 2011 - Tarascon
Notre association était présente à la journée organisée par l'association "Tendrel" à Tarascon.
Samedi 4 juin 2011 au cinéma "Les Lumières" de Vitrolles
La pluie battante n'a pas empêché les amis de la cause du Tibet de se réunir ce samedi 4 juin pour la 6ième édition des journées tibétaines organisées en partenariat avec le cinéma "Les Lumières " de Vitrolles.
Une belle soirée pendant laquelle nous avons mis l'accent sur l'importance de l'éducation des jeunes tibétains en exil.
Samedi 14 mai 2011
Journée pour le Tibet organisée par la mairie d'Auriol.
Exposition...
Soirée réussie au CLASSEC de Lançon par le dynamisme, l'écoute et le partage avec tous les invités qui ont donné à cette soirée une teinte chaleureuse, autour de tableaux réalisés par Sylvie Cassemiche sur le thème du Tibet.
Sylvie a présenté son travail, sa technique quant à la réalisation de ses peintures autour d'un thème qui lui est cher; ensuite ce fut la présentation de Provence Himalaya et son engagement humanitaire.
Un grand échange sur l'art, sur la culture tibétaine, sur les activités d'entraide, enfin une belle attitude dans un cadre accueillant.
Merci à chacun.
7 ème édition de la journée "Solidarité Tibet"
10 avril 2011 Vitrolles.
C'est sous un soleil ardent que s'est déroulée cette 7ième édition de la journée "Solidarité Tibet" organisée par notre association.
Outre les stands de vente d'artisanat et les stands d'informations sur la situation au Tibet et en Chine, nous avons eu droit à 2 belles projections de films sur les écoles tibétaines en exil.
A noter la présence de Mr Nhàn Nguyen venu nous commenter son film "De l'arbre à l'université" et répondre aux questions du public.
Message de Sa Sainteté le Dalaï Lama pour le 52ème Anniversaire de la journée nationale du soulèvement tibétain
Sous embargo jusqu’à 05 h 30 T.U. le 10 mars 2011
C’est aujourd’hui le 52ème anniversaire du soulèvement populaire et pacifique tibétain de 1959 contre la répression communiste chinoise dans la capitale tibétaine, Lhassa, ainsi que le troisième anniversaire des manifestations non violentes qui ont eu lieu à travers tout le Tibet en 2008. A cette occasion, je souhaiterais rendre un hommage et prier pour tous ces hommes et femmes courageux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la juste cause tibétaine. J’exprime ma solidarité à tous ceux qui continuent de subir la répression et je prie pour le bien-être de tous les êtres. Depuis plus de soixante années, malgré le fait qu’ils vivent privés de liberté et dans la crainte de l’insécurité, les Tibétains ont réussi à préserver leur singulière identité et leurs valeurs culturelles. Plus important, les nouvelles générations qui se succèdent et ne connaissent pas le Tibet libre ont fait preuve de courage et de responsabilité pour faire avancer la cause tibétaine. Ceci constitue un exemple admirable de la puissante détermination du peuple tibétain.
Comme la Terre appartient à l’Humanité, la République Populaire de Chine (RPC) appartient aux 1,3 milliards de citoyens qui ont le droit de connaître la vérité quant à l’état des choses dans leur pays et dans le monde. Lorsqu’ils sont pleinement informés, les citoyens ont la capacité de distinguer le bon du mauvais. La censure et la rétention de l’information violent la décence humaine la plus élémentaire. Par exemple, les dirigeants chinois considèrent l’idéologie communiste et ses applications politiques comme correctes. Si tel était le cas, ces politiques seraient rendues publiques en toute confiance et ainsi ouvertes à la critique.
Avec la population la plus importante sur Terre, la Chine est une puissance mondiale émergente et j’admire le développement économique qu’elle est parvenue à réaliser. Elle est aussi dotée d’un potentiel colossal pour contribuer au progrès humain et à la paix mondiale. Mais pour ce faire, la Chine doit gagner le respect et la confiance de la communauté internationale. Aussi, les dirigeants chinois doivent-ils faire preuve de plus de transparence et accorder leurs actes avec leurs paroles. Pour garantir ceci, la liberté d’expression et celle de la presse sont essentielles. De même, la transparence dans la gouvernance contribuerait à contrôler la corruption. Ces dernières années, la Chine a vu un nombre croissant d’intellectuels appeler à des réformes politiques et à davantage d’ouverture. Le Premier Ministre Wen Jiabao a également exprimé son intérêt pour ces préoccupations. Ce sont là des signes éloquents et je les salue.
La RPC est un pays constitué de différentes minorités et riche d’une diversité de langues et de cultures. La protection de la langue et de la culture de chaque groupe ethnique est clairement stipulée dans la constitution chinoise. Le tibétain est la seule langue qui conserve la gamme complète des enseignements du Bouddha, comprenant des textes sur la logique et les théories de la connaissance (épistémologie) qui nous ont été transmis par l’Université indienne de Nalanda. Il s’agit d’un système de connaissances basé sur la raison et la logique, pouvant potentiellement contribuer à la paix et au bonheur de tous les êtres. Par conséquent, la politique qui amenuise cette culture au lieu de la protéger et de la laisser s’épanouir, mènera à plus long terme à la destruction du patrimoine commun de l’humanité.
Le gouvernement chinois déclare fréquemment que la stabilité et le développement du Tibet sont les bases de son bien-être à long terme. Toutefois, les autorités maintiennent des troupes importantes à travers tout le Tibet, accroissant les restrictions pesant sur les Tibétains. Ces derniers vivent constamment dans la peur et l’angoisse. Plus récemment, beaucoup d’intellectuels, de personnalités et d’écologistes tibétains ont été punis pour avoir relayé les aspirations fondamentales et légitimes des Tibétains. Ils ont été emprisonnés pour avoir prétendument « attaqué le pouvoir étatique » alors qu’ils n’ont fait qu’exprimer l’identité tibétaine et son patrimoine culturel. De telles mesures répressives minent l’unité et la stabilité. De même, en Chine, des avocats défendant les droits individuels des écrivains indépendants et des militants des Droits de l’Homme, ont été arrêtés. Je demande avec insistance aux dirigeants chinois de revoir ces faits et de relâcher immédiatement ces gens emprisonnés.
Le gouvernement chinois prétend qu’il n’y a pas de problème au Tibet autre que les privilèges et le statut personnel du Dalaï Lama. En fait, l’oppression continue envers les Tibétains a provoqué l’augmentation d’un mécontentement profond contre les politiques officielles actuelles. Des personnes d’univers très différents expriment fréquemment leur mécontentement. Le manque de confiance de la Chine envers les Tibétains ou dans leur loyauté illustre bien qu’il y a un problème au Tibet : les Tibétains vivent continuellement sous surveillance et dans le soupçon. Les visiteurs chinois et étrangers au Tibet ne font que corroborer cette triste réalité.
Par conséquent, comme à la fin des années 1970 et dans les années 1980, nous avons pu envoyer au Tibet des délégations composées de Tibétains exilés, nous proposons de nouvelles visites. Simultanément, nous appelons à l’envoi de représentants d’institutions internationales indépendantes, composées notamment de parlementaires. Si ceux-ci concluaient que les Tibétains du Tibet sont heureux, nous l’accepterions.
L’esprit de réalisme qui prévalait sous Mao au début des années 1950 a conduit la Chine à la signature d’un accord en 17 points avec le Tibet. Un même esprit a prévalu sous Hu Yaobang au début des années 1980. Si cette prise de conscience avait été poursuivie, le problème tibétain et plusieurs autres problèmes auraient pu être aisément résolus. Malheureusement, les visées conservatrices ont fait échouer ces politiques. Il en résulte qu’après six décennies, le problème n’a fait qu’empirer.
Le plateau tibétain est la source des principaux fleuves d’Asie. Comme il regroupe la plus forte concentration de glaciers (les deux pôles mis à part), il est perçu comme le troisième pôle. La détérioration écologique au Tibet aura des conséquences négatives sur de vastes régions d’Asie, et particulièrement sur la Chine et sur le sous-continent indien. Il faut que les autorités centrales et locales, ainsi que l’opinion chinoise, prennent conscience de la dégradation de l’environnement au Tibet et conçoivent des mesures durables pour le sauvegarder. J’appelle la Chine à prendre en compte la survie des populations concernées par les changements écologiques survenant sur le plateau tibétain.
Dans nos efforts pour résoudre le problème tibétain, nous n’avons cessé de poursuivre une approche mutuellement bénéfique, dite de la « Voie Médiane », qui prône une autonomie véritable pour les Tibétains au sein de la RPC. Lors de nos échanges avec des responsables du Front Uni du Département du Travail du gouvernement chinois, nous avons clairement expliqué les espoirs et les aspirations des Tibétains. L’absence de réponse positive à nos raisonnables propositions nous pousse à nous demander si ces dernières ont bien été correctement et en totalité rapportées aux plus hautes autorités.
Tibétains et Chinois vivent en voisins depuis les temps anciens. Ce serait une erreur de laisser nos différends sans solution affecter une amitié immémoriale. Des efforts particuliers sont faits pour promouvoir de bons rapports entre Tibétains et Chinois vivant à l’étranger. Je me réjouis que ceci ait contribué à une meilleure compréhension et à une amitié partagée. Les Tibétains du Tibet doivent nourrir de bonnes relations avec nos frères et sœurs chinois.
Ces dernières semaines, nous avons été témoins de luttes remarquables, non violentes, pour la liberté et la démocratie dans divers pays d’Afrique du Nord et ailleurs. Je crois fermement à la non-violence et au pouvoir populaire et ces événements ont de nouveau montré que les actions déterminées et non violentes peuvent bel et bien mener à des changements positifs. Nous devons tous espérer que ces changements encourageants mèneront à une liberté, un bonheur et une prospérité authentiques pour les populations de ces pays.
L’une des aspirations que je nourris depuis l’enfance est la réforme de la structure politique et sociale du Tibet et, pendant les quelques années au cours desquelles j’ai détenu le pouvoir effectif au Tibet, j’ai réussi à réaliser quelques changements fondamentaux. Bien que je n’aie pu poursuivre cela au Tibet, j’ai fourni tous les efforts pour continuer depuis notre exil. Aujourd’hui, dans le cadre de la Charte des Tibétains en exil, le Premier Ministre ( Kalon Tripa ), les dirigeants politiques et les représentants populaires sont élus directement par le peuple. Nous avons pu appliquer la démocratie en exil, observant les normes d’une société ouverte.
Dès les années 1960, je n’ai cessé de répéter que les Tibétains avaient besoin d’un dirigeant élu librement par le peuple et auquel je pourrai transmettre le pouvoir. Nous avons à présent atteint le moment de mettre ceci en pratique. Pendant la prochaine onzième session de la 14ème législature du Parlement tibétain en exil qui débutera le 14 mars, je proposerai officiellement que les amendements nécessaires soient apportés à la Charte des Tibétains en exil, illustrant ainsi ma volonté de transmettre mon pouvoir formel au dirigeant élu.
Comme j’ai clairement annoncé mon intention, des demandes très claires, répétées et constantes émanant de l’intérieur et en dehors du Tibet, m’ont été adressées me demandant de continuer à exercer le pouvoir politique. Ma volonté de transmettre l’autorité n’est aucunement un désir de fuir mes responsabilités. Cela doit être bénéfique aux Tibétains à long terme. Cela ne procède pas d’un découragement de ma part. Les Tibétains ont placé une telle foi et une telle confiance en moi que je suis déterminé à jouer mon rôle pour la juste cause du Tibet, comme n’importe lequel d’entre eux. Je suis sûr que tous comprendront progressivement mon intention, la soutiendront et la laisseront entrer en vigueur.
J’aimerais profiter de l’occasion pour rappeler la gentillesse des dirigeants de diverses nations éprises de la justice, des parlementaires, des intellectuels et des groupes de soutien au Tibet qui ont prouvé leur loyauté envers le peuple tibétain. Nous nous rappellerons particulièrement la gentillesse et le soutien substantiel du peuple et du gouvernement indiens ainsi que ses états fédérés. Nous les remercions pour leur aide généreuse à la préservation et à la promotion de la religion et de la culture tibétaines et pour leur contribution au bien-être des Tibétains en exil. Je leur adresse à tous ma plus profonde gratitude.
Avec toutes mes prières pour le bien-être et le bonheur de tous les êtres.
Dharamsala, le 10 mars 2011
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